mercredi 27 janvier 2010


Simone de Beauvoir (1908 - 1986)

Une mort très douce (1964)

(Folio, 1972, 160 pages)


Un livre court d'où jaillissent des éléments essentiels à notre réflexion sur la maladie et la mort. Les thèmes de l'euthanasie et de l'acharnement thérapeutique sautent aux yeux. Mais il est aussi question du rapport au corps malade (le redéfinir ? mais comment ?), de la douleur, des relations soignant-soigné. Ces thèmes ne sont pas approfondis mais ont au moins le mérite d'être évoqués.
Bien sûr, c'est une histoire intime. Pourquoi s'intéresser à la souffrance et à la mort d'une vieille femme qui nous est inconnue ? Mais cette vieille femme, c'est ma mère, la vôtre, c'est nous. Car s'incarnent en elle la maladie et la mort ; ce qui nous concerne tous. Les personnages de ce livre, pourtant autobiographique, sont comme universels. Peut-être parce que l'auteur ne se contente pas de relater l'événement : elle s'interroge. On ne peut rester indifférent face à ce récit lorsqu'on a saisi cela.


"Penser contre soi est souvent fécond ; mais ma mère, c'est une autre histoire : elle a vécu contre elle-même."

"Souvent, quand les malades souffraient un long martyre, je m'étais indignée de l'inertie de leurs proches : "Moi, je le tuerais." A la première épreuve, j'avais flanché : j'avais renié ma propre morale, vaincue par la morale sociale."

"Car en effet, par comparaison, sa mort a été douce. "Ne me laissez pas livrée aux bêtes." Je pensais à tous ceux qui ne peuvent adresser cet appel à personne."

(Mars 2007)

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