jeudi 28 janvier 2010


Colette (1873 - 1954)

La Chatte (1933)

(Le Livre de Poche, 1971, 192 pages)


Les premières pages m'ont fait un peu peur. Le style, les personnages, je n'y ai pas accroché tout de suite. Et puis, doucement, j'ai aimé les descriptions faites du jardin et surtout, la capacité de l'auteur à rendre la beauté, la grâce, l'insondable qu'on connaît des chats.
Cette chatte, prénommée Saha, est magnifique mais effrayante ! Sa présence, sa prestance même, envahit le livre et la vie des personnages. L'histoire du couple, en elle-même, ne m'a pas vraiment intéressée. Mais la relation étrange d'Alain et de Saha m'a vraiment intriguée.

Deux semaines après cette lecture, j'ai pensé aux personnes qui ne jurent que par leur animal de compagnie ; ce chien, par exemple, qui dort sur le même lit que le couple, finit par y prendre toute la place et par avoir droit à plus d'attention que le conjoint. Avec cette histoire étrange et aux abords impénétrables, Colette n'est finalement pas éloignée d'une certaine réalité, celle de l'anthropomorphisme. Car les dernières pages du livre sont si déroutantes, Saha semblant si humaine, qu'il est intéressant de s'interroger sur le regard qu'Alain porte sur elle et la place de l'animal au sein de la communauté humaine.

(Août 2008)

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