mercredi 27 janvier 2010


Caroline Graham (Royaume-Uni)

Ange de la mort

(J'ai lu, 2003, 412 pages)


A Fawcett Green, paisible petit village anglais, on est intrigué par la disparition de Simone Hollingsworth. Pourquoi cette femme sans histoires et plutôt effacée a-t-elle décidé de tout quitter ? Et pourquoi avoir pris rendez-vous avec la coiffeuse et invité Sarah Lawson à prendre le thé pour ce même jour ? Le pasteur puis le constable Perrot vont rendre visite au mari, Alan, et découvrir son triste état et son étrange comportement.
Malheureusement, il s'écoulera quarante-huit heures avant que les autorités compétentes prennent connaissance du rapport rédigé par le constable Perrot. Dès lors, il sera impossible de mener un interrogatoire plus approfondi d'Alan Hollingsworth, retrouvé chez lui dans un état bien plus critique : mort.
La cause du décès s'avère être une surdose de somnifères. Tout le monde croit au suicide. Cependant, l'intuition de l'inspecteur Tom Barnaby lui souffle tout autre chose.
L'enquête qu'il ménera avec le sergent Troy ne sera pas une tâche facile. Le manque d'indices est désespérant et les témoignages ont plutôt tendance à brouiller les pistes. Barnaby saura-t-il dépasser les apparences les plus trompeuses ?

Il est sûr qu'en lisant une enquête de l'inspecteur Barnaby, on pense tout de suite à Agatha Christie et son célèbre héros, Hercule Poirot. Tout ou presque est une question de méninges et l'on découvre l'essentiel des réflexions et observations de l'enquêteur à la fin du livre.

Beaucoup d'humour aussi et grinçant. Des descriptions sans concessions. Les personnages sont souvent épinglés pour leur bêtise, leur ridicule, leur hypocrisie ou encore leur méchanceté. Cependant, on sent aussi une certaine tendresse émerger par moment. Les Brockley par exemple, tout étriqués dans leur vie et dont le loisir favori est l'espionnage des voisins, deviennent attachants dans leur inquiétude et leur détresse pour leur fille Brenda.
Le couple Barnaby-Troy est plutôt réussi ; leurs mentalités sont si différentes. Barnaby est plutôt un gros nounours attachant alors que Troy est franchement exécrable. D'ailleurs, ça se retrouve un peu dans la sonorité des deux noms. Barnaby, Barnabé pourrait être le prénom d'un ours en peluche, alors que Troy fait penser à un troll et à sa finesse légendaire. En effet, l'auteur nous a concocté un sergent Troy macho, la tête emplie de préjugés et profondément imbu de sa personne. Le comportement qu'il adopte envers le constable Perrot est absolument insupportable : jouer des faiblesses de l'autre afin d'asseoir sa supériorité ! Mais il sera, à son tour, fortement déstabilisé et blessé par la suite. Ce qui revient à rééquilibrer les choses car on n'a plus cette impression de toute puissance.
Ange de la mort bénéficie d'une intrigue assez intéressante et bien menée. L'issue de l'enquête est plutôt inattendue et loin d'être un total soulagement. C'est surtout l'ambiance, les dialogues, les descriptions que j'ai appréciés.

(Mars 2008)

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