jeudi 4 février 2010


Sylvie Germain

Magnus

(Folio, 2007, 272 pages)


Une mémoire brisée. Un ours en peluche aux yeux de renoncules et à l’oreille roussi pour témoin. Des visions foudroyantes. Orange, feu, rouge, éclair, troublantes sensations flamboyantes. Un homme, un livre, une ville, une fièvre, une langue inconnue. Une amie, amante, complice, attache au présent. Une jambe boiteuse, une mémoire bancale : un homme en hibernation. Des abeilles. Un livre neuf pour seul bagage.


Comment résumer Magnus ? Une histoire dense, intense, pleine d’éléments essentiels. Sylvie Germain nous entraîne dans le centre de gravité d’une quête d’identité obstinée. Les images, les questions gravitent autour de nous à une vitesse étourdissante. On est balloté dans les divers refuges trouvés par Magnus. On est secoué par les mystérieux fragments de sa mémoire. Quand s’apaisera-t-il ? Au point de non-retour, au sacrifice ?
Ce livre possède une réelle force de par ce qu’il interroge. De plus, la forme du texte est originale et est en parfaite cohérence avec le fond. Lorsque les mystérieux fragments s’imbriquent pour former de nouvelles réponses, Magnus rebondi et nous à sa suite.
Les derniers passages du livre m’ont particulièrement émerveillée. Je les ai relus, savourés. L’issue est osée mais à la hauteur de ce qui la précède.
Enfin, le style de l’auteur est remarquable de poésie, tout en images. Mélodieux.


« Ainsi va Magnus dans sa solitude du Morvan, nouant des amitiés posthumes auprès de tombeaux, des amitiés muettes avec tel ou tel arbre, tel bœuf ou telle brebis croisés au bord d’un pré, des amitiés fugaces avec des nuages, des chuchotements de sources, des odeurs de terre, de vent. Des amitiés à fleur d’instant. »

(Janvier 2009)

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