samedi 6 février 2010


Stéphane Audeguy


La Théorie des nuages

(Folio, 2007, 336 pages)


« De l'autre côté du bassin naturel, un être vivant le regarde. C'est un grand singe. […] [Il] se retient de sourire, parce qu'il croit se souvenir que, pour beaucoup d'espèces animales, cela revient à leur montrer les dents, et donc à les menacer. »


Virginie Latour, jeune bibliothécaire, est détachée de son poste afin de répondre à la demande d'un collectionneur japonais qui souhaite faire l'inventaire de sa collection de livres consacrés aux nuages.
Akira Kumo prend vite goût à la présence de la jeune femme à qui il raconte des histoires de chasseurs de nuages. Cela commence avec Luke Howard qui inventa pour ce phénomène atmosphérique une première nomenclature et contribua ainsi à la naissance de la météorologie.
Mais il s'agira ensuite d'accéder à la précieuse pièce manquante de la collection du japonais : le protocole Abercrombie. Un ouvrage qui réservera quelques surprises.


Inspirée par la tranquille navigation des nuages dans le bleu du ciel, l'histoire de ce roman ne décolle véritablement qu'à partir de la troisième partie du livre, c'est-à-dire la dernière, ce qui est tout de même regrettable.
Pour le reste, on s'ennuie un peu, et même ferme lorsque l'auteur tente d'accaparer le lecteur avec quelques scènes érotiques sans intérêt.
Les personnages ont peu de relief, leur histoire semble avoir été placé là juste pour donner un socle au thème des nuées. Cela dit, l'histoire d'Akira Kumo et le traitement du poids du souvenir qui en découle s'en démarque quelque peu. Mais le texte manque clairement de spontanéité, donnant l'impression pour certaines parties d'être un plat résultat romancé des recherches de l'auteur, agrémenté de quelques tournures à sa sauce.
Mis à part quelques descriptions colorées de paysages ou de phénomènes atmosphériques, ce roman m'est donc apparu grisâtre.
L'auteur a de plus la désagréable manie de répéter les dates et les lieux pour donner un effet d'importance aux événements, ce qui m'a particulièrement exaspérée.
Écrire un roman sur le thème de la météorologie était certes audacieux, mais cela a visiblement poussé l'auteur à broder de façon un peu maladroite.
Finalement, un petit traité sur les nuages m'aurait davantage comblée !

(Janvier 2010)

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