mardi 12 août 2014

En 1839, Jeremiah N. Reynolds publie dans The Knickerbocker (revue littéraire américaine) le récit fictif de la capture de Mocha Dick, un grand cachalot blanc, réel, qui appréciait les eaux de l'île de Mocha, située au large du Chili. Pour son apparence unique, sa résistance aux harponnages et sa férocité dans la riposte, Mocha Dick était célèbre parmi les baleiniers et craint des harponneurs. Ici, Reynolds met en scène, par l'intermédiaire d'un premier narrateur, un personnage passionné, le second du capitaine du baleinier Penguin, qui, poussé par l'équipage, raconte sa victoire sur le grand cachalot albinos. Un combat acharné où l'homme lutte pour la gloire et l'animal pour la vie. Loin de posséder la force symbolique du Moby Dick d'Herman Melville, on appréciera la puissance narrative de ce bref récit d'aventure.

Mais peut-on dire de Mocha Dick qu'il a inspiré à Melville son cétacé hors du commun ? Dans sa préface, Thierry Gillyboeuf explique : « Si l'on est sûr qu'Herman Melville a lu le récit d'Owen Chase relatant le célèbre naufrage du baleinier de Nantucket, l'Essex, à la suite de l'attaque d'un grand cachalot, il n'existe aucune preuve permettant d'affirmer qu'il ait eu connaissance de celui [de] Jeremiah N. Reynolds [...] Mais certaines similitudes entre les deux textes sont trop troublantes pour n'être que le fruit du hasard. »
« De loin, seul l'œil aguerri du marin était capable de décider si la masse en mouvement que constituait cet énorme animal n'était pas un nuage blanc glissant sur l'horizon. » (p.29)

Jeremiah N. Reynolds, Mocha Dick ou la baleine blanche du Pacifique : fragment d'un journal manuscrit, Éditions du Sonneur, 2013, 88 pages

Pour aller plus loin

Owen Chase, La tragédie de l'Essex ou le fantasme de Moby Dick, La Découvrance, 2013, 120 pages
Herman Melville, Moby Dick, Libretto, 2011, 816 pages


Artiste inconnu
 

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